Le tracking somatique : un exercice clé pour soulager la douleur chronique

Qu'est-ce que la douleur neuroplastique ?

La douleur neuroplastique est une erreur d'interprétation du cerveau. Il peut percevoir un danger et créer de la douleur en réponse, même en l'absence de lésions physiques. Le cerveau interprète alors des sensations normales comme dangereuses. Il peut aussi créer une douleur en réponse à un danger psychologique, comme une émotion forte (tristesse, anxiété, stress).

Les composantes du tracking somatique

Le tracking somatique est un exercice qui combine plusieurs éléments pour aider à diminuer la douleur :

  1. La pleine conscience : porter son attention sur la zone douloureuse, sans peur ni jugement.
  2. Envoyer des messages de sécurité au cerveau : lui faire comprendre que la douleur n'est pas dangereuse, en s'appuyant sur les preuves accumulées que c'est une douleur neuroplastique, sans lésion physique.
  3. Créer un affect positif : regarder la douleur avec curiosité et légèreté, sans vouloir s'en débarrasser. Cela envoie des signaux de sécurité au cerveau et permet de changer sa relation à la douleur.

Comment pratiquer le tracking somatique ?

Quand le faire ?

Idéalement quand la douleur est d'intensité moyenne. Si elle est trop forte, il sera difficile voire contreproductif de faire l'exercice. Si on n'a pas mal, l'exercice n'aura pas d’effet "correctif" sur le cerveau.

L'importance du lâcher-prise

Le but n'est pas de faire disparaître la douleur pendant l'exercice. Il faut l'accepter, ne pas chercher à s'en débarrasser immédiatement. C'est contre-intuitif mais essentiel pour faire comprendre au cerveau que la douleur n’est pas dangereuse.

Exemples de pensées à avoir pendant l'exercice :

  • "C’est juste une fausse alarme, ces sensations ne sont pas dangereuses et elles vont finir par passer"
  • "Je suis en sécurité, la douleur va s’en aller, je n’ai pas à m’en inquiéter"

Au fil des exercices, le cerveau va comprendre que la douleur n'est pas un danger, et elle finira par diminuer voire disparaître.

Régularité et attitude

Si cet exercice vous plaît, vous pouvez le pratiquer régulièrement, mais sans en faire trop. Le plus important est d'adopter la bonne attitude pendant l'exercice :

  • Le faire pour son bien-être, pas dans le but de se débarrasser de la douleur
  • Rester indépendant du résultat immédiat
  • Approcher la douleur avec sécurité en cultivant l’indifférence

C'est cette approche, répétée dans le temps, qui permettra de créer de nouvelles voies neuronales et de diminuer durablement la douleur.

Tracking somatique et émotions

On peut aussi utiliser cet exercice pour apprendre à se sentir en sécurité avec les émotions fortes (anxiété, tristesse...). En portant attention aux sensations physiques liées à ces émotions, sans les juger, on apprend au cerveau que ces émotions ne sont pas dangereuses.

Traitement des douleurs neuroplastiques : questions fréquentes