La douleur chronique du dos en en quelques chiffres

Qualifié de mal du siècle, le mal de dos, en particulier la douleur du bas du dos ou douleur lombaire, touche des millions de personnes à travers le monde. On estime que 80% des gens seront amenés à souffrir d’un mal de dos au cours de leur vie et chaque année, environ 15 à 20% des adultes souffrent de douleurs du bas du dos (douleurs lombaires ou lombalgies), représentant ainsi l’une des principales causes de handicap dans la population active. Des anomalies de la colonne vertébrale sont très souvent mises en avant, à tort, comme l’une des raisons principales de ces douleurs de dos. En réalité, il s’agit pour la majorité des cas de l’usure normale des structures, se produisant à partir de l’âge de 20 ans. En 1999, une étude démontrait déjà que la majorité des personnes sans douleurs au dos présentaient des dégénérescences ou protrusions discales. Les auteurs avaient d’ailleurs conclu qu’il n’existait aucun lien de causalité entre des anomalies de structures de la colonne vertébrale et la présence de douleurs lombaires (1). Une étude plus récente a montré que la dégénérescence discale lombaire est présente chez 40 % des individus âgés de moins de 30 ans et est présente chez plus de 90 % de ceux âgés de 50 à 55 ans (2). Une autre étude a montré que chez les jeunes adultes en bonne santé âgés de 20 à 22 ans et ne présentant pas de douleurs au dos, 48% avaient au moins un disque dégénératif et 25% avaient un renflement de disque (3).

  1. Maureen C Jensen et al, Magnetic resonance imaging of the lumbar spine in people without back pain; The New England Journal of Medicine; 1994, Vol 331, N°2
  2. Cheung KM, et al Prevalence and pattern of lumbar magnetic resonance imaging changes in a population study of one thousand fortythree individuals. Spine (Phila Pa 1976), 2009 Apr 20; 34 (9): 934-40
  3. Takatalo J, et al Prevalence of degenerative imaging findings in lumbar magnetic resonance imaging among young adults, Spine (Phila Pa 1976), 2009 Jul 15;34 (16) 716-21 

Mais alors, si les douleurs de dos et en particulier la douleur du bas du dos n’ont pas d’origine structurelle, d’où viennent-elles ? Avant de vous l’expliquer, faisons un point sur le mécanisme de la douleur.

Quel est le rôle de la douleur ?

La douleur est un système d'alarme dont le rôle est de préserver l’intégrité physique.

Lorsque vous touchez une plaque très chaude, des récepteurs spécifiques situés sur votre main vont envoyer un signal électrique jusqu'au cerveau. Le cerveau va traiter ce signal, comprendre que la situation est dangereuse, et produire une douleur que vous ressentirez au niveau de la main. Cette douleur vous indiquera qu’il faut retirer votre main de la plaque pour éviter d’aggraver la blessure, et vous permettra de ne pas reproduire ce comportement dangereux à l’avenir. Plus généralement, une douleur vous indiquera de vous mettre au repos pour que le mécanisme de guérison prenne place. En principe, lorsque la guérison est atteinte, la douleur a disparu.

D'où vient la douleur chronique du dos ?

Comme tout système d’alarme, celui de la douleur peut se dérégler et une douleur chronique peut se développer. Très souvent, la douleur chronique du dos est une douleur qui dure dans le temps alors qu'il n'existe plus de danger ou qu’aucune lésion physique n’est présente. Des études récentes ont en effet montré que le mal de dos chronique, n’est souvent pas le résultat de causes structurelles, mais d’une erreur d’interprétation commise par le cerveau. C'est ce qu'on appelle la douleur neuroplastique.

La douleur neuroplastique

La douleur neuroplastique résulte d'une erreur commise par le cerveau qui, malgré l’absence de danger ou de lésion physique, perçoit des sensations corporelles ordinaires comme étant dangereuses, et produit une douleur. Lorsque vous avez une expérience de douleur dans le dos, des voies neuronales spécifiques se créent dans le cerveau afin de mieux traiter les futures expériences. Chez de nombreuses personnes souffrant de douleur chronique du dos, ces voies neuronales sont toujours actives malgré l’absence de danger ou de lésion physique. La douleur a été apprise. Heureusement, tout comme votre cerveau peut apprendre la douleur, il peut la « désapprendre ».

Ma méthode pour vous libérer de vos douleurs chroniques du dos

Pour vous aider à vous libérer de la douleur chronique du dos, je mets en pratique une approche globale qui reprend l'ensemble des techniques que j'ai apprises au cours des dernières années et qui m’ont permis de me libérer de mes douleurs. Je m'appuie principalement sur la thérapie de retraitement de la douleur développé par le centre de la psychologie de la douleur des Etats-Unis, pour laquelle j'ai reçu une certification.

Douleur chronique du dos, danger perçu par le cerveau, et peur

Une partie de ma méthode vise à désactiver la douleur du dos en modifiant les voies neuronales dans le cerveau, ce qui nécessite de diminuer le niveau de danger perçu par ce dernier. Cette notion est particulièrement importante, car c’est en diminuant ce niveau de danger perçu que vous vous libérerez de vos douleurs chroniques du dos. Le cerveau des personnes souffrant de douleur neuroplastique est en état d’alerte constant, c’est-à-dire qu’il réagit de manière disproportionnée aux stimulations physiques et psychologiques de la vie quotidienne.

D’une part, le cerveau surréagit aux sensations corporelles et à la douleur présentes dans le dos qu’il considère comme étant dangereuses. Vous devrez donc vous convaincre et « apprendre à votre cerveau » que cette douleur au dos n’est pas dangereuse pour vous, puisqu’elle n’a pas de cause structurelle mais résulte simplement d’une erreur d’interprétation commise par le cerveau. D’autre part, le cerveau n’étant pas capable de distinguer un danger physique d’un danger psychologique, une douleur neuroplastique peut être le résultat d’un danger émotionnel perçu par le cerveau. Il est par exemple très courant que la douleur chronique du dos se développe à un moment stressant de la vie. Chez les personnes concernées, il faudra donc également apprendre à votre cerveau que vos émotions ne sont pas dangereuses. Grâce à différentes techniques, vous pourrez diminuer le niveau global de danger perçu par votre cerveau et réduire son niveau d’alerte. Ces techniques permettront de créer de nouvelles voies neuronales de sécurité et de bien-être.  La douleur au dos pourra ainsi diminuer, voire disparaître totalement.

Il est important de noter que la douleur chronique du dos est intimement liée à une émotion, la peur. Le cerveau perçoit un danger et crée une douleur qui, en retour, crée de la peur chez la personne concernée. Plus la personne a peur de sa douleur au dos, plus elle envoie des signaux de danger au cerveau, ce qui a pour effet d'augmenter la douleur au dos. Le cycle douleur-peur-douleur est un facteur important de la douleur chronique du dos. En vous libérant progressivement de la peur, vous briserez ce cycle et vous apprendrez à votre cerveau que votre douleur au dos n'est pas dangereuse. Cela permettra de diminuer le niveau de danger perçu par le cerveau et de réduire la douleur.

Mes outils pour réduire la douleur chronique du dos

Je pratique la thérapie de retraitement de la douleur développée par le centre de la psychologie de la douleur des Etats-Unis.

L'une des techniques principales de cette thérapie de retraitement de la douleur est le suivi somatique (ou tracking somatique). Le suivi somatique est une combinaison de pleine conscience, de réévaluation du danger perçu, et d'induction d'affects positifs. Le but du suivi somatique est de vous aider à percevoir la sensation douloureuse (ou vos émotions) comme non dangereuse, désactivant ainsi le signal de la douleur. Cet outil permet également de vous libérer de la peur intimement liée à vos douleurs de dos.

Cette méthode, développée par le centre de la psychologie de la douleur des Etats-Unis auprès duquel je me suis formé, est extrêmement efficace dans le traitement de la douleur chronique. Son efficacité a notamment été démontré dans une étude discutée dans la publication scientifique suivante : Ashar Y.K. et al ; Effect of pain reprocessing therapy vs Placebo and usual care for patients with chronic back pain, a randomized clinical trial ; 2021, JAMA Psychiatry.

J’applique également les outils développés par le Docteur John Sarno, médecin américain, qui a été le premier à mettre en évidence l’importance du cerveau et des émotions dans la douleur chronique. Il a développé une méthode de traitement de la douleur, pouvant être appliquée chez soi. Cette méthode se base sur un travail émotionnel autour de la douleur et permet également de diminuer le niveau de danger perçu par le cerveau, et donc de réduire les douleurs de dos.

Si vous souffrez de douleurs chroniques du dos, n’hésitez pas à me contacter pour faire le point sur vos symptômes, et définir si vous souffrez d’une douleur neuroplastique. Dans ce cas, je pourrai vous accompagner dans la prise en charge de vos douleurs. 

Symptômes des douleurs chroniques : questions fréquentes